Week #5
1 - THE PoDCAST : la leçon d'anglais de la semaine
2 - THE ENGLiSH TiP : une approche à utiliser en classe
Parmi les multiples raisons (déjà évoquées ici) qui font que les français peinent à parler anglais, la plus insidieuse de toutes est la façon dont leurs tentatives de s'exprimer à l'oral sont perçues ... par les autres français ! Car à moins de posséder une vraie maîtrise (c'est à dire d'être bilingue), il est fort à parier qu'à un moment, vous avez vous aussi suscité une réaction contrariante en prenant la parole en anglais : on vous a repris sur votre accent (un enseignant peut-être ?), l'effort fourni a fait sourire (un ami ?), on vous a singé en retour (un collègue cette fois ?) ou des remarques ont fusé derrière votre dos du genre "Mais pour qui elle se prend celle-là ?" ou "Ecoute ça, monsieur qui spik ingliche ..." (certainement quelqu'un qui ne parle pas un mot)
Soyons honnêtes, malgré des qualités intrinséques indéniables, les français ont la critique facile et font parfois preuve de bien peu d'indulgence envers leurs pairs. Si vous avez eu l'occasion de voyager, vous savez certainement que dans de nombreux pays la moindre tentative d'utiliser la langue locale sera accueillie avec un enthousiasme sincère. D'ailleurs, il n'est pas rare qu'un étranger résidant en France depuis 20 ans et qui s'exprime dans un français impeccable se voit poser cette question anodine : "C'est marrant, tu as un accent, tu viens d'où ?". Même quand la remarque n'est pas du tout malveillante, elle rappelle néanmoins à la personne que son français n'est pas encore parfait, que ce n'est pas sa langue maternelle.
On a longtemps sous-estimé l'impact des critiques et remarques faciles sur les progrès d'un apprenant en langue, en complète contradiction au soutien indéfectible d'un parent qui exulte devant son jeune enfant au moindre borborygme s'apparentant à un mot. Et pourtant, c'est sur ce modèle de feedback ultra positif qu'il faudrait se baser.
Si les 1ères étapes pour développer des compétences orales dans une langue étrangère vont être l'exposition (= l'écoute de natifs) et la reproduction (= répétition/imitation), la maîtrise de la production orale (= savoir parler anglais) ne va dépendre que d'une seule et unique démarche : se lancer à prendre la parole à chaque fois que cela est possible ! Avec toutes les maladresses, erreurs et imperfections inévitables que cela implique. Et il faut une sacrée dose de confiance en soi pour oser ouvrir la bouche dans une langue qu'on apprend quand on a conscience de la distance entre ce qu'on va produire et le discours "parfait" d'un locuteur natif. Inhibition que ne connait pas le jeune enfant qui va se mettre à parler sans crainte d'être jugé.
Ainsi, si un élève qui prend la parole en anglais devant la classe (sachant que son intervention pourra être erronée) se "prend une remarque" sur sa prononciation ou ses lacunes grammaticales, même à but pédagogique, même avec bienveillance, il est fort à parier qu'il y réfléchira à 2 fois avant d'oser à nouveau. S'échappe ainsi un potentiel de progrès dilapidé par manque d'assurance, doute de soi ou peur du jugement.
Car on a tous entendu dire qu'on n'est pas très bons en anglais, et on voit bien que les grands (nos parents, nos enseignants) ne maîtrisent pas forcément, alors pourquoi on y arriverait ? Et c'est bien cela qui nous sépare d'autres nations comme l'Allemagne par exemple, où les jeunes n'ont pas peur de l'anglais, car ils voient que les adultes s'en sortent bien et qu'il n'y a rien d'impossible pour eux.
Mais que faire alors quand un élève se trompe ?
C'est extremement simple sur le principe, mais en fonction de votre niveau, peut-être plus compliqué à mettre en oeuvre. A chaque erreur d'un élève, Il suffit de reformuler correctement juste après. Sans pointer l'erreur, ni dire "attention" ou "ce n'est pas correct". Et tout de suite après, pour que l'élève entende rapidement la bonne formulation qu'il intégrera à terme.
Voici un exemple :
- (élève) "My dad don't like pizza"
- (enseignant, réponse réflexe à proscrire) "Attention, à la 3e personne du present simple, on dit "he doesn't"
- (enseignant, reformulation idéale sans jugement) "Oh, your dad doesn't like pizza?"
(enseignant, qui peut enchaîner) "What about you? Do you like pizza?"
(élève, avec une nouvelle erreur) "Yes, I love!"
(reformulation sans jugement part 2) "Me too! I love it!
Les erreurs et maladresses font partie intégrante de l'apprentissage d'une langue étrangère. Il est impossible d'utiliser une formulation idiomatique sans l'avoir entendue maintes fois en amont. On apprend donc à s'exprimer en s'appropriant les formules auxquelles on a été exposés et qui ne s'improvisent pas, la traduction mot à mot étant rarement ce qu'un locuteur d'un bon niveau (natif ou bilingue) dirait spontanément. Mais rassurez-vous, un apprenant ne va pas faire les mêmes erreurs toute sa vie, et finira par adopter les formulations correctes ... s'il continue à se lancer et parler, sans craindre de se tromper ... et qu'il entende la bonne façon de dire les choses en cas d'erreur.
On n'imagine pas à quel point les bilingues d'aujourd'hui ont "massacré" la langue hier (I plead guilty) mais ils ont fort heureusement continué à heurter les oreilles des autres, sans vergogne, jusqu'aux ... félicitations du jury !
3 - iDioM-ADDiCT : l'expression idiomatique de la semaine
"Keep going" s'emploie quand quelqu'un qui s'exprime s'arrête en chemin ou hésite à continuer, et qu'on l'invite à poursuivre, à aller plus loin. C'est une formule très utilisée par les enseignants que l'on peut simplement traduire par "continue" ou "ne t'arrête pas"
4 - DiD You KNoW....? : une erreur à éviter
On peut facilement confondre ces 2 mots et pourtant c'est exactement comme en français. Attention à la prononciation cependant ;)
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We learn from mistakes and failure, not from success
See you next week!
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